Un air plus pur pour les collections

En septembre 2014, le Musee royal de l'armée s'est lancé dans un projet novateur Brain de la Politique scientifique fédérale (Belspo), appelé AIRCHECQ. Les musées royaux des Beaux-Arts, les départements de chimie et de mathématiques ainsi que la formation en conservation et restauration de l'université d'Anvers sont aussi partenaires.

Le projet Airchecq vise à empêcher la détérioration des collections en améliorant le milieu dans lequel elles se trouvent. Il se concentre plus particulièrement sur l'étude de la qualité de l'air. Il cherche à identifier les éléments nuisibles qui prennent la forme de particules fines et de gaz. On a ainsi développé un nouvel instrument de mesure, le indoor air quality ou index IAQ. L'index IAQ indique à quel point l'environnement est nuisible pour les collections qui s'y trouvent. Ces données sont ensuite utilisées pour prendre des mesures afin d'améliorer la qualité de l'air. Dans le cadre de ce projet Airchecq, on a également développé un appareil de mesure efficient utilisé dans le domaine de la conservation du patrimoine.

Dans le courant de l'année 2015, le musée a engagé deux collaborateurs pour suivre ce projet. Ils organisent des campagnes de mesure pour obtenir des données précises sur la qualité de l'air, développent un workflow pour le musée et surveillent le traitement des données. Deux espaces du musée ont été choisis pour recueillir les mesures de qualité de l'air : une salle d'exposition et une réserve, la Salle historique et la réserve centrale souterraine.

Dans la première phase de l'étude,  chacun de ces espaces et les collections qui s'y trouvent ont été soumis à une analyse de risques afin de déterminer les lieux les plus pertinents pour y poser des instruments de mesure. On a pris en compte les paramètres tels que la sensibilité des matériaux, la détérioration des images, la valeur des pièces de collection et les caractéristiques de la couche du bâtiment. Des études ont également été menées à propos des valeurs seuil existantes en rapport avec la qualité de l'air dans le but d'empêcher des dégâts aux matériaux muséaux.

En avril de cette année, les premiers résultats ont été présentés au colloque international "Airchecq" portant sur le thème des outils avancés pour la conservation préventive. Près de 80 personnes issues de différents secteurs du patrimoine ont réservé un accueil chaleureux à ce projet.

Ci-dessous, vous verrez une photo réalisée avec une caméra thermique. On peut ainsi identifier dans un bâtiment les parties chaudes et froides et bien évaluer ce que nous devons mesurer. Pour pouvoir mesurer tous les paramètres importants de l'environnement, on construit un kit de monitoring. Ce kit se compose d'un enregistreur de données où différents capteurs sont assemblés pour mesurer l'environnement. Ces mesures sont reportées sur des graphiques. Par ailleurs, les chercheurs développent aussi un logiciel qui traite automatiquement les données. Tous ces résultats sont utilisés pour mesurer la qualité de l'air autour des objets. Pour le moment, l'équipe de scientifiques est en train de prendre les mesures dans la Salle historique du musée. Allez jeter un œil !

Vous voulez découvrir ce travail important pour notre patrimoine ? Rendez-vous au Musée de l'armée ou sur la page facebook Airchecq.